INTERVIEW
: YeBaDong

INTERVIEW : Sylvain Gouvernaire - IRIS


Un peu d'histoire...

Comment Arrakeen s'est retrouv  en première partie de Marillion sur le Seasons End tour ?
Notre manager a décidé d'organiser lui même un concert Marillion à Vitrolles en Octobre 1989. Ce faisant, il a pu obtenir du tourneur de Marillion que nous jouions en premier partie sur ce concert. Ce jour là, pendant le soundcheck, nous avions donné une cassette aux membres de Marillion en leur demandant de venir voir notre set. C'est ce qu'ils firent et, apparemment ils ont aimés puisque 2 mois après, ils nous ont rappelé pour nous proposer de faire la première partie de la tournée Seasons End en Mars-Avril 1990.

Quel a été le contact entre Arrakeen et Marillion durant le tour ?
Le contact était excellent puisque Marillion était l'un des groupes référence d'Arrakeen. Nous étions donc très heureux de jouer en première partie. La communication n'était pas toujours facile pour ceux qui ne parlaient pas l'anglais. Mais l'ambiance était très amicale, avec pas mal de fêtes sympas après les concerts.

Avec qui as-tu eu le meilleur contact ?
Avec Steve Rothery avec lequel je suis devenu ami et Mark également.

Quel souvenir as-tu de Folle Marie sur scène avec Steve Rothery à Lille ?
Etais-tu au
courant?
Oui, j'étais au courant. C'était prévu entre nous. Nous étions tous très fiers et ce fut vraiment pour moi un des plus grands moments de cette tournée, avec le Zénith à Paris. Je me souviens que l'on avait le gros son sur scène, et que le public, qui déjà suivait bien, est devenu comme fou quand Steve est rentré sur scène. C'était l'euphorie !

Pourquoi as-tu laissé tomber Arrakeen pour le second album ?
Ah mais ca ne c'est pas exactement passé comme ca ! En fait, Arrakeen s'est d'abord séparé, ou plut™t démantelé : Maiko a d'abord quitté le groupe. Puis, comme on mettait du temps à retrouver un chanteur (ou chanteuse), Eric a trouvé plus sage de rechercher du boulot, ce qui était pour nous tous, à plein temps dans Arrakeen, un grand pas en arrière. Du coup le reste du groupe s'est démantelé : Gauthier est parti à Paris et Yves a arrêté. Quant à moi, j'étais très ennuyé de voir ca et, juste à ce moment, Mark m'a propose de m'installer dans son appart à Londres pour 1 mois ou 2. Je suis donc parti et je suis resté en Angleterre· Quelques mois plus tard, Eric s'est remis à la musique avec Maiko et ils ont reformé le groupe en dilettante, avec Gauthier à Paris etc.. Or, cela ne m'intéressait pas de travailler en dilettante après ce qu'on avait vécu tous ensemble. Ca n'avait rien à voir avec nos objectifs et nos engagements les uns envers les autres. Et de plus, j'étais en Angleterre où il se passe musicalement bien plus de choses qu'en France·Pour moi Arrakeen s'est arrêté après Patchwork·

Le passé proche - présent

Comment t'es-tu retrouvé dans le racket club pour écrire ton album avec Ian et Pete ?
Au début 1995, les membres de Marillion avaient tous du temps libre et Ian m'a proposé d'entreprendre un album avec lui. Au début, il y a eu une période un peu vague où l'on ne savait pas si on allait utiliser des morceaux que j'avais fait, déjà existants, ou bien si on allait essayer d'en créer d'autres à partir d'impros que nous avions faites ensemble. Il devint vite clair de toute manière que nous voulions faire des instrumentaux : cela représentait un challenge et une approche intéressante ; en plus j'avais pas mal de morceaux instrus tout prêts que j'avais envie d'enregistrer; et cela rappelait à Ian l'époque où il jouait avec Steve Hackett. C'est un peu plus tard , alors que le projet prenait forme, que Pete manifesta le désir d'y participer. Ian et Pete ont souvent respecté les parties que j'avais prévues car elles étaient proches de leur sensibilité. Parfois ils les ont personnalisé un peu et cela apportait toujours quelque chose au morceau. Sur Memory of Eagle, Pete n'a pas joue la basse fretless, qui est faite au synthé. Sur Train de Vie et Crossing The Desert, qui sont des morceaux nés de jams-sessions entre Ian et moi, Pete et Ian ont entiérement créé leurs parties instrumentales. Dans l'ensemble c'etait toujours impressionnant de voir à quels points ces deux là ont l'habitude de jouer ensemble : Pete devinait les breaks de Ian à l'avance et tombait pile avec lui tout de suite. C'était comme magique. En plus Ian et Pete avaient bien la pêche car c'était le premier projet qu'ils faisaient hors Marillion depuis longtemps. Cet album à bénéficié de la puissance et de la finesse de la section rhytmique de Marillion à son meilleur.

Que signifie IRIS, pourquoi ce nom ?
Quant il a fallu trouver un nom à ce projet, Ian me suggéra de l'appeler Sylvain Gouvernaire, étant donne que j'avais composé la quasi totalité des morceaux. Mais personnellement j'étais plus attiré par l'idée de présenter ma musique sous le nom d'un projet. J'ai finalement choisi Iris. Iris est le nom de la messagère ailée des Dieux anciens, dans la mythologie grecque, j'aimais bien les symboles rattachés à ce nom et le fait qu'il ait de multiples significations : la fleur, l'iris de l'œil, le prénom féminin anglais et aussi le nom d'un cyclone dévastateur· Danny, l'artiste qui a dessiné la pochette était enthousiasmé par le nom Iris car cela l' inspirait pour le logo, qu'il a bien réussi à mon avis !

Et Crossing the desert, pourquoi ce titre ?
La Traversée Du Désert, et bien quoi, nous en sommes tous là, non ? Cela symbolise l'humanité moderne, qui est en pleine traversée du désert (à mon avis). Le personnage de la pochette est en plein dàsert et son fardeau est une télévision allumée. C'est le symbole de notre esclavage quasi absolu au monde des média et de la surconsommation qui déterminent notre comportement, ce que nous sommes ou ce que nous "devons" être. Le personnage poursuit sa route qu'il a tirée aux cartes (un as de cœur jeté près du feu : il met tout ce qu'il a dans son périple). Il va vers son but : les montagnes, symboles d'un équilibre, d'une plénitude à atteindre, mais il tra”ne avec lui la raison de son malheur, celle qui le ralentit terriblement dans son périple. C'est également une allusion personnelle, aux difficultés rencontrées dans la poursuite de ma carrière après Arrakeen.

Donc "Le foureux"* qui regarde le personnage partir dans le d"sert, c'est le regard d'Arrakeen sur toi qui t'en vas ?
Oui, on peut y voir ça, c'est un deuxiçme sens de la pochette : j'ai voulu faire un clin d'œil au passé, il y a aussi les moines d'Arrakeen qui errent dans le désert (à l'époque on arrivait sur scène en bure de moine).
* Le Foureux est l'animal à fourrure bleue qui se trouve sur la pochette et qui était également présent sur les pochettes d'Arrakeen.

Présent - Avenir

As-tu encore des contacts réguliers avec Marillion et seront-ils présents sur ton prochain album (pourquoi pas un duel de soli avec Steve R.) ?
Oui, j'ai encore des contacts avec Ian et Steve Rothery, un peu moins avec les autres. Pour la présence de membres de Marillion sur mon prochain album, c'est possible. Peut-être Pete à la basse. On verra selon les disponibilités de chacun. Quant au duel de soli, je ne pense pas (on l'a déjà fait sur Arrakeen). Mais, bon, on sait jamais !

Quand sera prêt le nouvel album ?
J'aimerais bien le savoir, j'espère qu'il sera prêt au plus vite il y aura sêrement, en plus de morceaux instrumentaux d'autres avec du chant en anglais.

Quel est le line up live d'Iris en live ?
Stéphane Bechet à la batterie, Christian Betaille à la basse, Hervé Cosentino aux claviers et Jean-Michel Bernard en deuxième guitariste.

Personnel

Quelles sont tes influences musicales passées et actuelles ?
J'ai une grande variété d'influences. J'ai commencé avec la musique classique, j'ai fait pas mal de piano. Donc cela m'a pas mal influencé dans la composition. Je compose souvent avec un piano. Mes compositeurs favoris sont Beethoven, Schubert, Mozart, Debussy, Ravel, Satie, etc.
Dans le rock, au début il y a eu les Beatles, Pink Floyd et Bob Dylan. J'ai appris la guitare tout seul en refaisant les solos de David Gilmour. Puis d'autres guitaristes comme Van Halen, Ian Chrighton (Saga), Steve Lukather (Toto), j'en oublie certainement. Ah oui ! Il y a eu Police aussi. Puis il y a évidemment eu des groupes de rock progressif comme Marillion bien sûr, Genesis et certains Yes.

Quel matûriel utilises-tu ?
J'utilise deux Amplis Mesa/Boogie (MkII et MKIII) et une guitare Tom Anderson. Mes effets sont un DEP5 Roland, un SDE3000 Roland + Pédales volumes et beaucoup d'autres.

Peux-tu nous éclairer sur les 3 membres de la famille Gouvernaire cités sur IRIS (Iseult, Aymon et Claudine) ?
Les personnes citées sur l'album sont Aymon, mon père (décédé), Yseult, ma sœur et Claudine, ma mère.

Question subsidiaire

Sur la Freaklist, l'idée générale à une époque était que tu étais le seul guitariste capable de remplacer l'irremplaçable Steve R. si il devait quitter Marillion. Qu'en penses-tu ?
Pourquoi, Steve devait quitter Marillion ? Je suis très flatté qu'on ait pu penser que j'étais le seul capable de le remplacer. Cela dit, je crois que nos styles sont quand même très différents.

Interview par Jay, Christian Orsatti et quelques French Engineers du site Marillion-The Web France

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